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ESPACE MITUKU
14 décembre 2009

Le recensement au cimetière de Lumumba

Prochaine parution d’un « récit inachevé »
de Opendo Mbula-Matari
Barthélemy,
Journaliste

Marshal Mc Luhan

« Célèbre penseur canadien reconnu pour ses expressions Le Médium Est « Le Message »

et le « Village Global ». Surtout renommé pour avoir été souvent cité. Il fût inspiré par

les théories d'un certain Harold Innis »

Concerne : Les tueries sauvages des villageois de Lowa et de Mituku
par les rebelles de Pierre Mulele qui ont Sali le nom de notre héros Patrice Emery Lumumba.

Juillet 1964, est une année charnière qui ouvre une page de l’histoire pour la mémoire de la

population de Lowa et aussi de Bimbi à Mituku. Car le vent de la rébellion qui souffle à

l’Est du Congo, à l’époque, va aussi secouer littéralement les régions des Balengola et des

Banyamituku. On a compris qu’une rébellion d’obédience marxiste, initiée par

Pierre Mulele, ferait d’innombrables victimes. Signalée d’abord dans le Kwilu en

1963, puis à Kongolo et à Kindu, elle finit par déferler sur la verdure splendide de

Lowa et de Mituku. A Bimbi par exemple, plus de quatre cent soixante villageois

seront massacrés en un jour, sous les yeux innocents des petits enfants que nous

étions. Lowa deviendra ensuite le quartier général des rebelles venus de Kindu, de Punia

et d’Ubundu….un peu de partout.
Plus tard, ceux-ci se feront la guerre entre eux. L’assassinat public des ténors de Lowa, MM.

Thomas Baundja, Bonaventure Yuma et Dominique Bobango a plongé les Lowangais

(les habitants de Lowa) dans l’émoi. Si bien que les gens se sont demandés, pourquoi

les rebelles qui se prennent pour des libérateurs, abusent de nom de Lumumba pour commettre

des crimes les plus abominables au Congo ? Mais, l’homme de la rue, aussi naïf qu’il

soit, comprendra finalement que, les Simbas n’étaient rien d’autre que de bandes d’anarchistes

qui agissaient sans aucun état d’âme et sans aucun projet de société précis.
A la fin de la rébellion, les Katangais, appuyés par des mercenaires blancs, dont

un certain caïd Jean Schramme, feront leur apparition à Lowa. Par après ils rendront

les villes de Kisangani, de Bukavu et de Kindu à feu et à sang. Pourquoi ces trois villes ont-elles

été la cible des mercenaires ? Et pourquoi les Katangais, Schramme en tête, après avoir brisé

la rébellion et chassé les « révolutionnaires mulelistes », ont-ils tourné leurs canons contre

les soldats de l’ANC (armée nationale congolaise) ? C’est ce que tentent d’expliquer divers

témoignages de ce livre.
La problématique de tous ces conflits découle de l’histoire politique du Congo. Les divergences

politiques entre Kasa-Vubu et Lumumba, après l’indépendance, puis entre Kasa-Vubu et

Tshombé, ont été au centre des conflits ayant scellé le sort du Congo. De plus, la querelle de

nombreux acteurs politiques a aussi transformé le Parlement de la jeune République, à peine

indépendante, en un forum de règlements de compte. Par conséquent le jeu

démocratique devait inéluctablement être faussé…….tout simplement. Et pour cause ?

Les nationalistes, pourtant majoritaires au parlement, s’estimant trahis par les coups

bas des uns et des autres, vont déclencher un mouvement insurrectionnaire ayant des allures

révolutionnaires, c’est ce mouvement-là qui va plonger le pays dans le chaos. Pour les

analystes aguerris, ces symptômes reflètent le manque de la bonne gouvernance des

institutions du pays par les hommes intègres. En tout cas, le constat est très amer. Car, les

conséquences de cette irresponsabilité politique en RDC se font encore sentir de nos

jours, quarante-six ans après.
Au fil du temps, l’opinion congolaise s’en est émue, elle remarquera en fin de

compte, que l’esprit sécessionniste katangais était toujours vivace chez certains nostalgiques.

En déclenchant la guerre à Kisangani, à deux reprises, Tshipola et ses « diabos »

(gendarmes katangais), pensaient que le moment était venu pour prendre la revanche et

remporter, cette fois-ci, la victoire militaire qui les conduirait tout droit vers le Katanga natal.

Le Congo, pays des guerres, ne demeurera pas sans histoire. En effet, l’intrigue des

événements avait déjà planté son décor vers les années soixante. Les Rd-Congolais ne

font que revivre le dénouement des crises dans le contexte différent. Au fond, le problème

reste le même: l’ingérence des étrangers dans les affaires internes du pays d’une part, et

la corruption, la manipulation, la trahison, l’abus du pouvoir et l’incapacité à gérer la res

publica, d’autre part. Au demeurant, ces lacunes sont à l’origine des chaos indescriptibles

vécus au quotidien par l’homme de la rue. Sans une thérapie efficace à ces maux, le pays ne

pourra nullement se remettre sur le rail pour un développement durable tant souhaité.
Ce témoignage est une expérience personnelle de ma vie, c’est-à-dire des événements que

j’ai vécus moi-même à côté de ma famille pendant le dur moment de la rébellion muleliste.

Les souffrances endurées avec mes frères et soeurs durant la guerre, les massacres barbares

des rebelles vus de mes yeux en si bas âge m’ont conduit à écrire ce précieux ouvrage qui, à

mes yeux, n’est nullement l’apologie des événements vécus, mais, bien entendu, il est plus

qu’un instrument didactique et pédagogique. Car il relate avec plaisir les aspects culturels

tant du point de vue linguistique, sociologique, philosophique qu’anthropologique. La fuite

dans l’univers ignoré par les jeunes que nous étions, nés à Lowa, nous a forcés à

connaître les valeurs civilisatrices de nos coutumes, de notre tradition, de nos mœurs, bref

du fonctionnement du cosmos vu par la tradition.
Grâce à la connaissance de toutes ces valeurs, nous avons pu maîtriser le système de valeurs

de notre tribu Mituku: chants totémiques, contes, tshoo et kasââ, ainsi que d’autres pratiques

courantes des techniques initiatiques. La tribu Mituku1, est indiquée par le sigle D13 dans la

classification des langues bantoues par M.Guthrie en 1948. La langue est parlée en

RDC (République démocratique du Congo) entre Kindu et Ubundu. Nous avons vécu au village

comme les autres villageois. L’expérience est aussi édifiante, car elle nous a permis

d’observer, pendant la guerre, le comportement parental vis-à-vis des enfants et vice-versa.
De ce fait, nos parents ont su jouer valablement leur rôle de protecteurs, puisque nous

étions très bien protégés. C’est grâce à ça que nous avons terminé la guerre, sains

et saufs. Enfin, personnellement, j’ai pu constater, avec satisfaction d’ailleurs, que

l’environnement écologique regorge énormément des richesses aussi bien spirituelles que

matérielles. Dieu ne nous a-t-il pas tout donnés ? Quitte à exploiter cet environnement avec

efficience, pour notre bien-être et celui de toute notre progéniture. Pour raison de commodité

historique, il va falloir situer le récit dans l’espace d’où il tire son origine, avant qu’il déferle

vers Mituku. D’abord, Lowa a été l’épicentre du phénomène « Simbas » qui abritait le Quartier

Général des mulelistes. Ensuite, c’est de là qu’est parti le commando de la mort pour aller

endeuiller les pays de Bimbi à Mituku. Enfin, le commandant Thaddée l’a transformé en forteresse

pour contrer et préparer les assauts de ses ennemis. Il est tout à fait normal que je situe

Lowa dans son approche pluridisciplinaire, c’est-à-dire géographique, historique, culturelle,

ethnologique et administrative……le souci étant de guider le lecteur (…..)

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Commentaires
ESPACE MITUKU
  • Isamba eh ...Bonjour mes frères et soeurs Mitugais. Banya-metoko (Banyamituku), ceci est votre espace d'échange des idées. Les non-mitugais(e)s, dites nous ce que vous savez de banyamituku...
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